Chanteuse parisienne / Rock rétro – Pop minimaliste / Autoproduit
Rock en Seine 2009, je m’ennuie comme un rat mort devant des prestations scéniques toutes plus affligeantes les unes que les autres. Lorsque sans prévenir je croise quelqu’un qui a le bon goût de me glisser le mini-album de Marie-Flore entre les mains…
A la première écoute, on pense à une chanteuse venue du froid, une petite suédoise à l’orchestration minimaliste, épurée et mélancolique. Cette voix légèrement fêlée rappelle étrangement Cat Power (Trapdoor) mais l’on sent immédiatement que Marie-Flore ne copie pas, elle a simplement le même timbre, sa voix sort telle quelle, ainsi soit-il. Et contrairement à Chan Marshall, les titres de Marie-Flore s’ils sont parfois mélancoliques, ne sont jamais dépressifs ou déprimants, jamais de pathos. La créature est fragile d’apparence, d’apparence seulement. Les lignes de batterie ont l’efficacité et la simplicité des meilleurs Janis Joplin, c’est entêtant comme les meilleures pop des seventies… Marie-Flore et son prénom désuet semblent tout droit sortis d’une autre époque. Les duos avec des voix masculines (dont je n’ai pas trouvé les interprètes) sont d’autant plus touchants qu’ils sont d’une sobriété déconcertante. Notamment Empty Walls qui ne comporte que trois accords de guitare et synthé pour magnifier les deux voix qui viennent vous chatouiller le bas de l’épine dorsale. Vous avez le titre dans le crâne pendant trois jours, vous pourriez regarder la pluie tomber derrière les carreaux pendant des heures.
Et c’est avec délectation qu’on a la confirmation que cette jeune-fille frêle est bien française. Presque l’intégralité du disque est chantée en anglais mais l’on trouve quelques passages dans sa langue natale qui tombent justes, pas de fioritures, pas d’emphase… Simplement sa voix et quelques orchestrations qui habillent l’ensemble. Le dernier titre est probablement le plus complexe, Gregg Foreman ayant monté un groupe à Philadelphie autour de Marie-Flore : les Rare Birds. C’est sur ce titre splendide aux mélodies pop-rock dignes des plus grands que Marie-Flore consent à chanter timidement en français.
Alors oui, définitivement oui, on lui accorde bien plus que trente secondes d’attention. Nul doute que cette artiste va aller loin, on lui souhaite de gravir les échelons avec autant de modestie et d’assurance qu’elle en a aujourd’hui. Petit à petit l’oiseau fait son nid, Gregg Foreman a vu juste, Marie-Flore est un oiseau rare, qui n’a pas besoin de cage (ou de label) pour démontrer qu’elle est talentueuse et prochainement, on viendra la chercher pour participer à de belles et grandes épopées musicales.
Note : 8,5/10
N.B. 1 : Vous pouvez vous procurer son album via son Myspace, vous ne serez pas déçus !
N.B. 2 : Vous pouvez retrouver d’autres chroniques qui partagent mon avis chez Arbobo
N.B. 3 : Marie-Flore sur scène ? Mini-reportage là !
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